Les nuisances sonores répétitives provenant de chez le voisin du dessus, des coucous de l’aérodrome d’à coté ou de tout autre bruit de choc ou aérien, constituent vite une gène intolérable. Les remèdes existent, mais peuvent être longs et onéreux à mettre en œuvre. L'isolation phonique du plafond est un début de piste, même si elle doit être intégrée dans une solution d'isolation plus globale.
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Neuf ou ancien ? Les facettes d’un même problème
Quel que soit le type de construction, le principe des solutions techniques visant à améliorer l’acoustique des bâtiments est identique. Leur application peut, par contre, sensiblement différer !
Dans le neuf, les choses sont claires, puisque la réglementation impose un taux minimal d’abaissement des nuisances sonores venant de l’extérieur (- 30 dB en conditions standards et – 45 dB pour les lieux très exposés tels que les abords d’aéroports ou d’autoroutes).
En rénovation, par contre, jusqu'à 2017, aucune norme n’encadrait l’isolement acoustique des maisons individuelles. Cet élément de confort majeur était laissé à la seule appréciation du maître d’ouvrage. Cependant, depuis le 1er juillet 2017, l'isolation acoustique est devenue obligatoire dans des zones particulièrement exposées au bruit (localisables sur geoportail), lors d'importants travaux de rénovation. Selon l'article R. 154-4 nouveau du Code de la construction et de l'habitation, issu du décret n° 2021-872 du 30 juin 2021, c'est le cas notamment lorsque ces travaux :
- comprennent le remplacement ou la création de parois vitrées ou de portes donnant sur l'extérieur de pièces principales de bâtiments d'habitation ;
- comprennent la réfection d'une toiture donnant directement sur des pièces principales de bâtiments d'habitation ;
- portent sur l'isolation thermique de parois opaques donnant sur l'extérieur.
Note : les caractéristiques acoustiques minimums à respecter ont été fixées par un arrêté du 13 avril 2017.
Bon à savoir : pour le neuf comme pour l’ancien, la loi n’impose aucune contrainte d’absorption acoustique entre les pièces à l’intérieur de l’habitation.
L’isolation phonique du plafond ne doit pas être traitée séparément
Selon leur nature, les vibrations à l’origine de notre perception du bruit se propagent dans l’air (bruits aériens) ou dans les matériaux (bruits d’impacts ou bruits solidiens). Ainsi, même si le plafond est parfaitement isolé, le problème n’est pas fatalement réglé, car les bruits peuvent se transmettre par les autres parois. Par conséquent, l’isolation du seul plafond reste souvent une solution peu satisfaisante, voire inopérante, si la continuité du traitement acoustique ne s’étend pas aux parois verticales (murs et cloisons) et quelquefois au sol (système de boîte dans la boîte).
Les 2 principales méthodes d’isolation phonique et acoustique des plafonds
Lorsque les traitements de surfaces sont destinés à protéger des bruits extérieur, on parle d’isolation phonique. Lorsque l’on cherche à éviter la propagation des bruits générés dans le logement vers les espaces environnants, il s’agit d’isolation acoustique.
Ces notions ne doivent pas être confondues avec la correction acoustique qui consiste à éviter ou à contrôler les réverbérations acoustiques à l'intérieur de la pièce.
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Amortir le bruit à la source
Il est toujours préférable de traiter les bruits (notamment les bruits d’impact) en interposant une couche isolante sous le plancher du dessus. Une simple moquette ou quelques millimètres de mousse sous un parquet peuvent s’avérer plus efficaces qu’un isolant sous plafond mal étudié ou mal posé. Dans tous les cas, ils seront considérablement moins onéreux.
Dans les combles perdus, une épaisseur raisonnable d’isolant thermique (laine minérale > 15 cm) constitue une excellente barrière aux bruits aériens.
Ces solutions, facilement applicables dans le neuf, en maison individuelle ou pour traiter les bruits internes à un logement, sont inadaptées en cas de multipropriété.
Créer un cocon protecteur
Chaque fois que la couche externe (au-dessus du plafond) est inaccessible, il faut interposer un faux plafond acoustique.
Les sous-plafonds collés
C’est la solution la plus simple mais aussi la moins efficace. Les grandes surfaces de bricolage foisonnent de ce genre de produits, en plaques ou en rouleaux, dont l’épaisseur varie de quelques millimètres à quelques centimètres. Les isolants collés sont généralement plus adaptés à l’isolation acoustique qu’à l’isolation phonique.
Bon à savoir : dans tous les cas, éviter de l’utiliser sur un plafond sous terrasse (condensation, risques de décollement)
Les plafonds suspendus
Les faux plafonds suspendus constituent la meilleure parade aux problèmes de bruits de toutes origines. Ils sont souvent constitués de plaques de plâtre spéciales, vissées sur une armature suspendue au plafond par des tiges. Le plénum (espace entre plafond et faux plafond) est rempli d’un matériau absorbant les vibrations. Les vibrations sont emprisonnées dans cet espace par effet « masse-ressort-masse ».
La plupart des marques d’isolants phoniques proposent des systèmes complets (structures, suspentes et isolant) pour la fabrication de faux plafonds et parois verticales.
Bon à savoir : les meilleurs résultats sont obtenus en désolidarisant totalement le faux plafond du plafond existant. Cela est possible par l’adoption d’ossatures de longue portée (sans suspentes susceptibles de transmettre quelques vibrations). Il est extrêmement important de soigner la continuité de l’isolant autour des prises de courant, interrupteurs, coffres de volets roulants, etc.
Critères de choix des matériaux
Coefficient d'absorption acoustique
Le choix du bon matériau d’isolation est complexe. Pour chaque fréquence de bruit (basse, médium et aiguë), l’efficacité d’absorption des produits est définie par un coefficient d’absorption acoustique appelé « Alpha Sabine », exprimé par un chiffre compris entre 0 et 1 (0 = aucune absorption acoustique / 1 = absorption acoustique totale pour la fréquence donnée).
Les fournisseurs communiquent le coefficient Alpha Sabine par tranches d’octaves, exprimés en hertz (Hz) ou kilohertz (kHz). Pour une fréquence définie, un coeƒ α Sabine de 0,50 constitue une bonne absorption acoustique.
Un isolant différent pour chaque fréquence
Chaque isolant comporte ses spécificités propres : la meilleure absorption des fréquences élevées est du domaine des matériaux fibreux à structure ouverte, comme les textiles ou les laines minérales. Pour les fréquences moyennes, on utilise des matériaux poreux ou des plaques de forte épaisseur. Le traitement des basses fréquences, à base de membranes et résonateurs encombrants, occupe un volume important.
On remarque donc qu’il faut souvent mettre en œuvre plusieurs matériaux pour insonoriser efficacement une pièce.
En usage domestique, on choisit, en général, des matériaux ménageant un compromis acceptable dans le spectre d’octaves (entre 125 Hz et 4 kHz), tels que les fibres minérales (laine de verre, laine de roche), les fibres naturelles écologiques (bois, coton, lin) ou les mousses synthétiques.
Bon à savoir : les meilleurs résultats sont obtenus avec les panneaux composites ménageant un large plénum que l’on retrouve sous de nombreuses marques chez les négociants en matériaux et les grandes surfaces de bricolage (laine de verre 50 mm surfacée de voile de verre et plénum 150 mm) ou par certains panneaux spéciaux, y compris de faible épaisseur (25 mm), pouvant atteindre les coef alpha Sabine 0,40 à 125 Hz jusqu’à 1,00 à 4 kHz.
Prix des isolations phoniques plafond
Les tarifs d’isolation des plafonds varient considérablement en fonction des performances recherchées, du matériau choisi et du site à traiter.
Sans aucune plus-value pour les maisons individuelles neuves (l’isolant thermique des combles assure aussi le traitement phonique), il peut atteindre plusieurs milliers d’euros pour la confection, en rénovation, d’une protection type « boîte dans la boîte » performant.