
Les isolants soufflés sont très adaptés à l’isolation des sols de combles perdus, c'est-à-dire l'espace sous la toiture non aménageable ou non aménagé. Quel est le principe, les avantages, les inconvénients, les recommandations de pose, le prix ? Toutes les réponses ici !
Les isolants soufflés en quelques mots
Principe
Les isolants en vrac à souffler sont achetés compactés dans des sacs. L’isolant doit être décompacté par une machine, qu'on appelle parfois une cardeuse. Simultanément, cette même machine permet à l'aide d'une longue gaine de projeter l'isolant sur le sol du comble. Il existe différents isolants en vrac pouvant être soufflés : la ouate de cellulose (papier recyclé), la laine minérale (laine de verre ou de roche), la laine de mouton... La machine doit être adaptée à l'isolant choisi : à chaque type d'isolant correspond une machine spécifique !
Avantages
Cette technique permet une mise en œuvre rapide.
L'isolation est uniforme, sans pont thermique, contrairement aux panneaux ou rouleaux d'isolation où il peut y avoir une fuite de chaleur entre les lés.
Le coût d'une telle isolation est généralement moins cher, surtout lorsque la surface est importante. Comptez entre 1000 € et 2000 € pour 60 m², avec un niveau d'isolation basse consommation.
Inconvénients
Pour mettre en œuvre un isolant soufflé, il faut louer une machine spécifique. Pour les petites surfaces, cela réduit la rentabilité.
L'isolant étant projeté, les fibres sont libres et peuvent être nocives lors de la mise en œuvre, il est nécessaire de se protéger avec des gants, un masque et des lunettes.
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Comment mettre en œuvre un isolant soufflé ?
Ne pas lésiner sur l'épaisseur
Il est primordial d'isoler la toiture de manière conséquente pour à la fois faire des économies de chauffage et gagner en confort d'été. Il s'agit donc de ne pas lésiner sur la résistance thermique de l'isolant (R), qui indique son niveau d'isolation. Ainsi une résistance thermique de 8 m².K/W est un minimum. Par exemple avec 35 cm de ouate de cellulose soufflée en vrac, comptez environ 600 € TTC pour 60 m² de combles (hors main d’œuvre).
Pour obtenir la résistance thermique souhaitée, il faut prévoir quelques centimètres en plus, car l'isolant soufflé a tendance à se tasser au cours des premiers mois. Attention aussi à éviter la dispersion de l'isolant dans les combles ventilés.
Gare aux fuites
Il faut aussi être attentif au traitement des ponts thermiques et de la perméabilité à l'air. On confond souvent ces deux points qui sont pourtant sensiblement différents.
Un pont thermique est une zone où l'isolation est absente ou très faible (ex : pourtour du comble, si l'isolation ne va pas jusqu'au mur ; trappe d'accès au comble). Il faut donc prendre garde à ce que l'isolation soit continue sur toute la surface du plancher des combles. La pose d'isolant soufflé en vrac permet une bonne répartition de l'isolant.
La perméabilité à l'air est une zone de fuite d'air, qui a un triple effet de faiblesse thermique, de risque de condensation dans l'isolant et de dégradation de la qualité de l'air.
L'idéal, pour avoir une bonne étanchéité à l'air et éviter tout risque de condensation, est de poser un pare-vapeur ou frein vapeur sous l'isolant de manière continue en scotchant les lés les uns aux autres. Si cette membrane doit être coupée (passage de gaines de ventilation, éléments de charpente...), chaque traversée devra être étanchée à leur pourtour à l’aide d’un adhésif adapté et durable (voir fournisseur du pare-vapeur ou frein vapeur). Attention tout pare-vapeur ou frein vapeur doit impérativement être posé côté chaud (entre l'espace chauffé et l'isolant).
L'étanchéité à l'air peut éventuellement aussi se faire par une continuité parfaite du plafond sur toute sa surface et avec les murs, notamment avec des joints souples type acrylique ; en particulier quand la pose d'une membrane est trop complexe et qu'il n'y a pas de risque de condensation dans l'isolant (comme les toitures ventilées ou avec pare-pluie ouvert à la vapeur d'eau (HPV), hors zone de montagne).
Voici quelques erreurs à ne pas commettre :
- Attention à ce que le plancher soit capable de résister au poids de l'isolant ;
- Les éléments de charpente et du plancher doivent être sains et non humides ;
- La couverture doit être imperméable à la pluie ;
- L’installation électrique doit être aux normes et il ne doit pas y avoir de connexions dans l'isolant ;
- Ni le pourtour des conduits de fumées ni les systèmes d'éclairage encastrés ne doivent être en contact avec un matériau inflammable ;
- L'isolant ne doit pas être en contact avec les tuiles.
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