
La recherche de la meilleure performance énergétique est un gain appréciable aussi bien en termes de confort des occupants que d'économies d'énergie et de réduction des émissions de GES (Gaz à Effet de Serre). Outre ces arguments déjà primordiaux, la réglementation thermique en vigueur (RT2012) impose un seuil maximal de consommation en énergie pour les bâtiments neufs, mais aussi pour la rénovation énergétique. La qualification BBC (Bâtiment Basse Consommation) réclame, outre l'isolation, la réussite de la construction du logement à un test de perméabilité à l'air extérieur pour lequel l'insertion d'une membrane d'étanchéité à l'air est requise dans l'isolation. On fait le point.
Membrane d'étanchéité à l'air : l'étanchéité à l'air dans la construction et l'isolation
Afin de faire accéder la construction (en neuf ou en rénovation) à la mention BBC (Bâtiment Basse Consommation), le bâtiment ou la partie de bâtiment doit subir un test d'infiltrométrie, qui est une mesure de sa perméabilité à l'air extérieur.
En effet, pourquoi chauffer à coût élevé l'intérieur d'une construction si l'air chaud s'échappe rapidement à l'extérieur et si des entrées parasites d'air extérieur viennent y insuffler de l'air froid et chargé d'humidité ?
Complément indispensable en amont ou en aval de l'isolation thermique, l'étanchéité à l'air extérieur n'a pas pour but de rendre la maison totalement étanche - car l'aération est indispensable à la QAI (Qualité de l'Air Intérieur), à preuve l'obligation de pose de VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) - mais que les parois, planchers, plafonds, murs, gaines, etc., ne soient pas des passoires énergétiques par lesquelles s’échappent les calories produites par le chauffage et que la canicule estivale, qui pousse à climatiser ou à rafraîchir les intérieurs, n'y pénètre pas.
Bon à savoir : dans un bâtiment insuffisamment étanche à l’air, l’air parasite infiltré gêne le bon fonctionnement de la ventilation et cause de l’inconfort (courants d’air, parois froides, fluctuations des températures…), avec une augmentation des besoins de chauffage de l’ordre de 10 % à 25 %, voire plus. Une enveloppe non étanche à l’air représente jusqu’à 8 kWhep/m2 (kilowattheure d'équivalent pétrole par mètre-carré) par an de surconsommation par rapport à une maison classique.
Pour obtenir une bonne isolation des parois, plafonds et planchers dans le bâtiment en cours d'achèvement ou en rénovation, il est nécessaire d'employer des matériaux d'étanchéité à l'air comme les membranes, des adhésifs, des mousses et des colles, qui viennent généralement en complément du frein-vapeur des différents isolants.
Isolation thermique: equivalence polyuréthane et laine de verre ? Lire l'article
Membrane d'étanchéité à l'air : utilisation et pose de la membrane d'étanchéité à l'air
La membrane d’étanchéité à l’air est un film souple de quelques dizaines de microns d'épaisseur confectionné à base de polyéthylène, de polypropylène ou de polyamide, et ayant une très faible perméabilité au passage de l’air. Cette membrane vient en complément d'un isolant, avec souvent comme double fonction d’étanchéité à l’air et d'étanchéité à la vapeur d'eau (pare-vapeur ou frein-vapeur).
Bon à savoir : la molécule d'eau (H2O) étant de plus petite taille que les molécules d’air (O2, N2, Ar, CO2), une faible perméabilité à la vapeur d’eau est généralement la garantie d’une faible perméabilité à l’air. C'est la raison pour laquelle les cahiers de prescriptions techniques (le CPT 3560, qui remplacent la DTU) expriment en général les exigences d’étanchéité à l’air en termes de perméabilité à la vapeur d’eau.
La pose de la membrane d'étanchéité en l'air se fait comme la pose d'un frein-vapeur, c'est-à-dire en recouvrant les isolants de manière étanche par des lés qui se recouvrent les uns les autres et recouvrent les jonctions selon des modes de pose spécifiques :
- Fixation au bâti : elle se fait par agrafage, clouage, vissage ou au ruban double-face sur le bâti avant étanchéité avec le bâti, puis par collage (pistolet à cartouche) ou ruban adhésif simple ou double face des lés entre eux.
- Étanchéité des planchers : la membrane doit être fixée sur le pourtour (clouage) avec remontée de la membrane sur 15 cm au-dessus de l’isolant et collage le long des chevrons.
- Étanchéité des plafonds : la membrane est soit fixée directement sur les solives entre lesquelles est placé l'isolant (mais risque de pont thermique par les solives), soit collée sur des rails fixés sur l'isolant qui recouvre également les solives.
Il est important que les lés soient fixés entre eux (collage) et qu'un recouvrement minimum de 10 cm soit respecté, aussi bien longitudinalement qu'en about ou jonction. La colle à utiliser est de préférence une colle-pâte d'étanchéification spécifiée par le fabricant de la membrane en fonction de sa composition.
Le ruban adhésif simple ou double-face doit être adapté également au collage des membranes souples et fines.
Bon à savoir : l'usage du ruban adhésif extensible est particulièrement conseillé pour les passages de câbles et de gaines, les jointoiements au niveau des boîtiers d'interrupteurs et des prises électriques, etc.
Inertie thermique et effusivité des matériaux Lire l'article
Membrane d'étanchéité à l'air : les prix
L'important pour le choix de la membrane n'est pas son matériau, mais plutôt ses capacités et ses performances. Il est nécessaire, selon les CPT et DTU, que la valeur Sd (épaisseur en mètres d’une couche d’air immobile ayant une perméabilité à la vapeur équivalente à celle du produit à l’objet) de la membrane soit supérieure à 18 m.
On peut choisir une membrane pare-vapeur qui soit également une membrane d'étanchéité à l'air chez les différents fabricants et distributeurs en fonction du matériau principal (polypropylène double ou tri-couche, kraft, polyéthylène, etc.) et de ses caractéristiques annexes (hygro-régulation, etc.).
Les prix de la membrane d'étanchéité dépendent notamment de la performance (Sd) et des fonctionnalités (hygro-régulantes pour les membranes d'étanchéité faisant également office de frein-vapeur).
Si la membrane est vendue en rouleaux (généralement 1,5 m de largeur), la longueur est variable selon les conditionnements (jusqu'à 100 mètres), ce qui implique la nécessité de comparer les prix au m² de membrane et non au rouleau.
Il faut compter environ 40 € pour un rouleau de 30 m² en membrane d'étanchéité à l'air de Sd = 18 m, (soit 1,33 €/m²), et près de 400 € pour un rouleau de 150 m² de membrane combinée pare-vapeur et étanchéité à l'air de Sd = 23 m (soit 2,66 €/m²).
Bon à savoir : dans l'objectif de perception des aides à l'isolation, les travaux sont soumis à l'éco-conditionnalité et nécessitent d'avoir recours à un artisan RGE (Reconnu Garant de l'Environnement).