Isolation d'un mur : quelle épaisseur d'isolant ?

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Trois couches d'isolant de bardage: brique, ciment, isolant

Quand on procède à l'isolation d'un mur, il est important de ne pas se tromper sur l'épaisseur d'isolant à mettre en œuvre. En cherchant à faire de petites économies sur le court terme, on risque de mettre en péril la performance énergétique de notre maison et donc d'être très perdant sur le moyen et le long terme. Voici nos conseils.

Pour bien choisir l'épaisseur d'isolation de son mur, viser tout de suite le niveau basse consommation

Le coût de l'isolation d'un mur dépend principalement de la main-d'œuvre, de la finition intérieure ou extérieure. Ainsi, l'épaisseur de l'isolant joue assez peu sur le prix : 1 cm supplémentaire d'isolant coûte entre 0,2 et 1,5 €/m².

Remarque : de plus, si on se rend compte quelques années plus tard que l'épaisseur d'isolant n'est pas suffisante, il faudra payer la même main-d'œuvre et la finition une deuxième fois !

Il faut donc directement mettre en place la bonne épaisseur d'isolant, valable pour les 40 prochaines années, c'est-à-dire l'épaisseur correspondant au niveau basse énergie ou basse consommation d'énergie (BBC).

La résistance thermique, la valeur qui caractérise l'épaisseur d'isolation de son mur

Pour connaître la performance d'un isolant, on regarde sa résistance thermique, qui traduit sa capacité à faire barrière aux pertes de chaleur, son « pouvoir » isolant.

Remarque : cette caractéristique est affichée sur les matériaux chez tous les distributeurs. Son unité est le « m².K/W ».

Pour connaître l'épaisseur d'isolation nécessaire pour isoler vos murs, il s'agit déjà de déterminer la résistance thermique à viser. Cette valeur minimale de résistance thermique de l'isolation en mur pour atteindre le niveau basse consommation est de l'ordre de 4 à 6 m²K/W.

 

L'épaisseur d'isolation pour un mur change en fonction des matériaux

La résistance thermique d'un isolant dépend :

  • De sa conductivité thermique : celle-ci traduit la propriété du matériau à transmettre la chaleur. Elle correspond au flux de chaleur qui traverse en 1 seconde un matériau d’une surface de 1 m² et de 1 m d’épaisseur pour un écart de température de 1° C entre les 2 faces. Elle est désignée par le coefficient λ (lambda), et son unité est  le « W/(m.K) ». Plus la conductivité thermique est faible, plus le matériau est isolant.
  • De son épaisseur (e).

La résistance thermique se calcule en divisant l'épaisseur du matériau par sa conductivité thermique : R = e/λ.

La conductivité thermique varie de manière importante d'un isolant à un autre. Ainsi, pour une résistance thermique donnée, l'épaisseur peut varier du simple au double en fonction du type d'isolant, voire plus.

Exemples de conductivité thermique et d'épaisseur d'isolant
  Conductivité thermique lambda : λ en W/m.K Épaisseur d'isolation
pour une résistance thermique de 5 m²K/W
Polyuréthane 0,022 à 0,026  environ 12 cm
Polystyrène extrudé 0,029 à 0,035  environ 16 cm
Polystyrène expansé 0,032 à 0,038  environ 18 cm
Laine de verre, laine de roche 0,032 à 0,042  de 16 à 21 cm
Fibre de bois, ouate de cellulose, textile recyclés, laine de mouton 0,038 à 0,042  environ 20 cm
Liège 0,04 à 0,05  de 20 à 25 cm
Bottes de paille 0,04 à 0,075  de 20 à 38 cm
Isolant chaux-chanvre 0,08 à 0,10  40 à 50 cm

Attention : tous ces matériaux n'ont pas tous les mêmes caractéristiques, notamment du point de vue de leur impact sur notre santé (c'est-à-dire de l'isolation écologique).

Important : certains éléments de fixation de l'isolant (poteaux, rails,...) peuvent fortement diminuer la performance d'une isolation en créant des ponts thermiques. Il faudra éviter les ossatures traversant l'isolant et privilégier une ossature en bois plutôt que métallique. À titre d'exemple, une ossature métallique traversante peut diviser par 2 la performance de l'isolation.

L'épaisseur de l'isolant ne dépend généralement pas du support

Le type de mur (parpaing, brique, béton) a généralement assez peu d'importance sur l'épaisseur d'isolant à partir du moment où l'on vise un bon niveau de performance. En effet, la résistance thermique d'un mur non isolé varie de 0,10 à 0,25 m²K/W, soit très peu par rapport à la valeur de 4 à 6 m²K/W nécessaires pour une isolation performante.

Cas particulier du mur ancien

Certains professionnels ont remarqué une effet dynamique des murs en pierre ou en terre, leur conférant un plus grand pouvoir isolant que celui donné dans un calcul thermique.

Des études d'audit énergétique détaillées comparant la consommation réelle et la valeur du calcul thermique montrent en effet une valeur de résistance équivalente supérieure de l'ordre de 1 au lieu de 0,5 m²K/W.

Cas des murs à isolation répartie, type mono-mur

Dans les constructions récentes, on peut trouver des murs faits en briques alvéolaires poreuses ou en béton cellulaire. Ces matériaux ont des caractéristiques thermiques particulières : ils ont une conductivité thermique (propriété du matériau à transmettre la chaleur) faible.

Remarque : dans certains cas, ces murs dits « à isolation répartie » peuvent atteindre le niveau basse consommation sans avoir à rajouter d'isolation.

Pour en savoir plus :

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