L'isolation des bâtiments est aujourd'hui un incontournable. Lorsqu'on fait le choix de l'isolation par l'extérieur, il faut veiller à ce que celle-ci « dépasse » largement l'espace chauffé. Ainsi, pour une maison sur terre-plein, l'isolation périphérique des soubassements est un passage obligé. Pour certains, elle permet de s'affranchir de l'isolation du plancher bas et ainsi de bénéficier de l'inertie du sol, intéressante notamment pour sa fraîcheur en été.
Qu'appelle-t-on l'isolation périphérique ?
Il s'agit d'isoler les soubassements (parties enterrées des murs) sur tout le pourtour de la maison, dans la continuité de l'isolation des murs. Le matériau devra résister à l'humidité du sol et être protégé contre les éventuelles racines (ou autres « attaques »). Les matériaux généralement utilisés sont le polystyrène extrudé, le polyuréthane, le verre cellulaire ou, pour un meilleur bilan environnemental, le liège.
Bon à savoir : attention à la confusion avec la bande résiliente ou joint de dilatation périphérique, la bande de mousse bleue qui se pose en bas des murs et cloisons avant de couler une chape, dont l'objectif est d'amortir les dilatations mais qui n'a pas de rôle thermique !
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Éviter le pont thermique de la dalle en isolation par l'extérieur
Si on isole les murs par l'extérieur, il arrive assez souvent que cette isolation s'arrête à 20 cm du sol. Dans le cas d'une maison sur terre-plein, cela signifie souvent que l'isolant s'arrête avant la dalle. Or cela constitue un pont thermique important : c'est-à-dire que sur toute la périphérie de la maison, l'absence d'isolant en pied de mur, et en particulier en bout de dalle, provoque des déperditions importantes.
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Exemple chiffré (d'après le guide ABC, Pouget Consultant) : pour une maison à Dijon, avec des murs en parpaing et un sol isolé sur toute sa surface, le gain énergétique grâce à l'isolation périphérique sur une hauteur de 60 cm (en prolongement de l'isolation du mur par l'extérieur) est de 1300 kWh/an, soit entre 90 et 200 euros par an en fonction de votre source d'énergie. À titre de comparaison, cette même maison complètement rénovée à un niveau BBC (basse consommation) ne consomme plus que 5000 kWh/an. S'il n'est pas traité, ce pont thermique engendre donc une sur-consommation de 26 % !
Le principe de la maison bioclimatique
Le bioclimatisme consiste à tirer le meilleur parti des conditions climatiques extérieures pour créer un confort thermique intérieur adapté à l'usage du bâtiment. On va donc chercher à valoriser les apports solaires passifs et limiter les déperditions thermiques en hiver d'une part, et à éviter les surchauffes en été voire en demi-saison. Pour ce faire, on utilise notamment deux principes : l'isolation et l'inertie.
Le sol (terre-plein) constitue une masse thermique très importante. C'est un excellent réservoir de fraîcheur pour l'été et un bon accumulateur et redistributeur des apports solaires l'hiver. Mais pour éviter que ces calories ne s'échappent vers l'extérieur, il faut pouvoir isoler. Pour ce faire, certains concepteurs préconisent de réaliser l'isolation du sol, à la verticale ou à l'horizontale seulement sur la périphérie de la maison, ce qui apporte un bon compromis isolation/inertie.
Cependant, cette technique est difficilement applicable en RT 2012 et l'isolation enterrée verticale n’est pas conforme aux DTU (documents techniques unifiés). Mais cela n'empêche pas différents bureaux d'étude spécialisés dans l'architecture bioclimatique de la préconiser, en particulier dans le sud de la France.