L'isolation inversée correspond à un mode d'isolation des toitures-terrasses. Elle consiste à placer l'isolant au-dessus du matériau d'étanchéité (au lieu, traditionnellement, de le placer en-dessous), puis de le lester à l'aide par exemple de gravier.
Dans tous les cas, il s'agit d'une isolation par l'extérieur : alors qu'on peut toujours isoler des toits en pente par l'intérieur (isolation de sous-toiture et des combles), les toits plats et en terrasses doivent recevoir une isolation extérieure en plus de l'isolation intérieure classique.
L'obligation d'isolation inversée
Cela fait longtemps déjà que l'on cherche à isoler correctement les bâtiments, mais depuis la RT2012 les constructions neuves doivent répondre aux impératifs de consommation énergétique du label BBC, ce qui réclame un haut niveau d'isolation thermique.
Alors qu'une construction à toit en pente libère un espace intérieur (combles) dans lequel on peut installer, vérifier et réparer ou renforcer des isolants, sur un toit plat il n'existe pas d'accès interne aux isolations, le seul accès se faisant par la terrasse. Bien évidemment la structure du bâtiment peut comprendre des isolants (hourdis polystyrène notamment) et des isolants intérieurs peuvent être posés dans le plénum des faux plafonds, mais l'épaisseur requise d'isolants pour satisfaire aux critères BBC ne peut s'appliquer et être contrôlée, aménagée, rénovée que par l'extérieur d'où la nécessité de l'isolation inversée.
Pour que les isolants extérieurs soient durables et pour que la construction soit étanche, il faut que ces isolants soient protégés (piétinement, gel, rayonnement solaire...) et que l'étanchéité de l'élément porteur (pluie, neige) soit assurée. Ce sont les impératifs de réalisation de l'isolation inversée.
Différentes méthodes d'isolation du toit terrasse
Pour réaliser l'isolation des toitures plates, il existe différentes solutions pour isoler au-dessus de l'élément porteur.
L'isolation de la toiture chaude
Elle consiste en la pose d'un pare-vapeur sur l'élément porteur (le béton du toit) avant la pose d'un isolant protégé ensuite par un revêtement d'étanchéité (souvent le revêtement bitumé d'aspect brillant et gaufré).
C'est la méthode la plus courante et la moins onéreuse en temps de pose. Cependant, d’efficacité limitée en isolation, cette méthode nécessite de retirer et remplacer le revêtement d'étanchéité pour accéder à l'isolant.
L'isolation inversée
Cette méthode consiste à placer l'isolant au-dessus de l'étanchéité. C'est-à-dire que l'étanchéité est réalisée une fois pour toutes sur l'élément porteur, puis que l'isolant est placé sur cette étanchéité. Afin que l'isolant soit protégé du vent, du piétinement et des agressions météorologiques, un lestage (dalles ou gravier) vient le recouvrir.
L'avantage de cette méthode est que l'étanchéité est définitive et reste protégée par l'isolant lui-même protégé. L'absence de pose d'un pare-vapeur limite les coûts d'acquisition et le temps de pose. Le piétinement de la terrasse est totalement envisageable, que la protection soit faite en dalles sur plots ou en épaisseur de gravier. L'inconvénient principal est qu'il est indispensable de réaliser l'isolation avec du polystyrène extrudé haute densité (XPS) dont la résistance est de 70 tonnes par m³ et de s'assurer de la protection ignifuge des matériaux.
Bon à savoir : la toiture végétalisée est également une forme d'isolation inversée mais qui réclame une structure de toit renforcée (capable de supporter une charge lourde) et une double étanchéité (étanchéité du toit + couche filtrante). Son efficacité en termes d'isolation thermique n'est pas proportionnelle à son coût élevé.
Réalisation de l'isolation inversée
Avant de demander la réalisation d'une isolation inversée, il faut définir au moins l'usage qui sera fait du toit terrasse une fois l'isolation effectuée. On distingue 3 catégories parmi lesquelles il faudra classifier l'accès au toit :
- Inaccessible : le toit plat est inaccessible aux personnes hormis aux intervenants d'entretien.
- Technique : le toit plat reçoit des équipements (antennes, aérateurs, extracteurs, climatiseurs....) qui nécessitent des interventions courantes.
- Accessible : le toit ou la terrasse est accessible aux piétons, mais selon des spécificités à préciser, éventuellement à certains ou tous les véhicules (VL, poids lourds).
De nombreux artisans et entreprises réalisent l'isolation inversée, mais attention si vous souhaitez accéder aux aides financières et incitations fiscales liées à l'amélioration de la performance énergétique : n'oubliez pas que le professionnel doit être certifié RGE et que la résistance thermique doit être suffisante (R >= 4,5 m2.K/W).
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Le prix de l'isolation inversée
Il faut compter entre 80 et 120 € au m² de toiture pour une isolation inversée. Le prix dépend de l'accessibilité souhaitée au toit et du type de protection de l'isolant (dalles sur plots, gravier...), mais les aides à l'isolation permettent d'en abaisser le coût sous réserve d'éco-conditionnalité.
Bon à savoir : le dispositif « Coup de pouce économies d'énergie » a pour objectif d'inciter les français à mieux isoler leur logement. À côté du « Coup de pouce chauffage », le « Coup de pouce isolation » inclut les travaux d'isolation des combles, de la toiture et des planchers bas. Le montant de la prime versée dépend des revenus du foyer (de 10 à 20 €/m² d’isolant posé).
À noter : un arrêté du 25 mars 2020 a prolongé le dispositif « Coup de pouce » chauffage et isolation d’un an, soit jusqu'au 31 décembre 2021. Attention, pour les opérations engagées à compter du 1er septembre 2020 et jusqu'au 31 décembre 2021, cet arrêté prévoit une nouvelle Charte « Coup de pouce isolation ». Le montant des primes pour l'isolation des planchers bas est aligné sur celui des combles et toitures (20 €/m² pour les ménages en situation de précarité énergétique au lieu de 30 €, et 10 €/m² pour les autres ménages au lieu de 20 €). Par ailleurs, un délai minimal de 7 jours francs doit être respecté entre la date d'acceptation du devis et la date de début des travaux d'isolation.
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