
Vous souhaitez faire des économies d'énergie importantes, gagner en confort et anticiper les réglementations thermiques à venir ? Ou tout simplement profiter d'un ravalement de façade pour gagner aussi en performance énergétique ? L'isolation des murs par l'extérieur est une solution des plus pertinentes. Voyons pourquoi, comment et à quel prix !
Avantages d'une isolation par l'extérieur
Diminuer les ponts thermiques
Un pont thermique est une interruption de l'isolation sur ce qu'on appelle l'enveloppe du bâtiment. Lorsqu'on isole les murs par l'extérieur, l'isolation est continue entre deux étages et au niveau des murs porteurs, contrairement à l'isolation par l'intérieur. Il faut en revanche être vigilent au niveau de la liaison entre les murs et le sol et de celle entre les murs et la toiture.
Bénéficier de l'inertie
Le fait d'isoler les murs par l'extérieur a pour effet de garder l'inertie des murs côté habitable. Cette masse que constitue la pierre, le béton ou la brique du mur peut être particulièrement intéressante en été pour amortir les pics de chaleur. Elle a également un effet bénéfique en hiver pour valoriser les apports solaires passifs : c'est-à-dire la chaleur gratuite du soleil qui passe par les vitrages orientés au sud.
Préserver la surface habitable
Disposer l'isolation du côté extérieur du mur évite d'empiéter sur l'espace habitable. C'est particulièrement intéressant pour les petits logements et les zones où le mètre carré habitable est cher.
Faciliter les travaux
Lorsque le logement est occupé, il est toujours préférable d'intervenir à l'extérieur : moins de poussière, pas de déménagement de meubles, moins de gêne pour les occupants.
Éviter le risque de condensation dans l'isolant
Isoler par l'extérieur n'engendre quasiment aucun risque de condensation dans l'isolant : il suffit de choisir un revêtement extérieur ouvert à la vapeur d'eau et bien sûr de prendre garde à ce que le mur d'origine ne soit pas trop humide.
> Comment éviter les ponts thermiques : quelles solutions à quels prix ?
Inconvénients de l'isolation par l'extérieur
Un coût non négligeable
Isoler les murs par l'extérieur est généralement plus cher que de les isoler par l'intérieur. Cela dit, les travaux permettent en même temps de rénover la façade.
Le coût dépend pour beaucoup du revêtement extérieur. En effet, les prix des matériaux sont très variables et peuvent aller jusqu'à doubler le prix des travaux selon la solution choisie. À titre d'exemple :
- Un bardage en matériaux composites coûte entre 30 et 150 € HT/m².
- En bois brut (douglas ou mélèze), il faut compter de 10 à 20 € HT/m².
- En PVC, les prix oscillent entre 10 et 45 € HT/m².
- Et en pierre, vous n'aurez rien à moins de 100 € HT/m².
À cela, il faut ajouter :
- le prix de la main d’œuvre, qui peut être estimé à environ 15 € HT/m² de mur ;
- le sur-coût de l'isolation (y compris la fixation de celle-ci). Il vous coûtera entre 70 et 100 € HT/m² de mur, pour une isolation performante (15 à 20 cm d'épaisseur d'isolant). Isoler avec une épaisseur moins importante ne fait pas vraiment faire d'économie (voir plus bas).
Un enduit monocouche, quant à lui, vous coûtera entre 20 et 50 € HT/m² posé.
La question esthétique
Sur le bâti ancien, l'isolation par l'extérieur a l'inconvénient de modifier l’aspect de la façade extérieure, sauf dans le cas d'une façade avec un enduit.
Quelles précautions pour une isolation par l'extérieur performante et durable ?
Choisir la performance optimale
Le coût de l'isolation d'un mur est principalement dépendant de la main d'œuvre et de la finition. Ainsi, l'épaisseur de l'isolant joue assez peu sur le prix : 1 cm supplémentaire d'isolant coûte entre 0,2 et 1,5 €/m². Si on se rend compte quelques années plus tard que l'épaisseur d'isolant n'est pas suffisante, il faudra repayer la même main d'œuvre et la finition une deuxième fois !
Mieux vaut par conséquent directement mettre en place la bonne épaisseur d'isolant, valable pour les 40 prochaines années, c'est-à-dire celle correspondant au niveau basse énergie ou basse consommation d'énergie (BBC).
Utiliser des isolants denses
Pour éviter les tassements de l'isolant, il faut utiliser des matériaux suffisamment denses.
Exemples :
- laine minérale > 25 kg/m³
- laine de bois > 40 kg/m³
- botte de paille > 25 kg/m³
- ouate de cellulose insufflée > 45 kg/m³
Isolants : comparatifs des matériaux d'isolation et isolants Lire l'article
Éviter les ossatures traversantes
Certains modes de fixation de l'isolation sur le mur peuvent créer des ponts thermiques (représentant des pertes d'énergie), qui peuvent réduire considérablement l'efficacité globale de l'isolation.
Illustration, du moins performant au plus performant (source : label Effinergie) :
- ossature métallique verticale, qui traverse l'isolant sur toute son épaisseur : réduit de 49 % la performance de l'isolation ;
- ossature métallique verticale, déportée vers l'intérieur du logement, qui ne traverse que la moitié de l'isolant : réduit de 24 % la performance de l'isolation ;
- ossature bois verticale, qui traverse l'isolant sur toute son épaisseur : réduit de 18 % la performance de l'isolation ;
- ossature bois verticale, déportée vers l'intérieur du logement, qui ne traverse que la moitié de l'isolant :réduit de 13 % la performance de l'isolation ;
- isolation fixée par des chevilles (fixations ponctuelles) : réduit de 10 % la performance de l'isolation ;
- isolation collée : ne réduit pas la performance de l'isolation.
Bon à savoir : lors de la rénovation de façade d'immeubles de moyenne hauteur ou IMH (définis à l'article R. 122-30 du Code de la construction et de l'habitation), certaines prescriptions doivent être respectées en matière de sécurité contre l’incendie (articles R. 122-31 à R. 122-34 du Code de la construction et de l'habitation, issus du décret n° 2019-461 du 16 mai 2019).